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Débat public Fos-Berre : entre industrie et biodiversité, FNE13 trace la voie d’une transition responsable

Le cahier d’acteur de France Nature Environnement Bouches-du-Rhône publié dans le cadre du débat public “Un avenir industriel en débat” , offre un regard critique et engagé sur la transformation industrielle et territoriale de cette vaste zone portuaire stratégique.

Positionnement central

FNE13 se déclare favorable à la décarbonation de l’industrie, à condition que celle-ci ne se fasse pas au détriment des espaces naturels et agricoles emblématiques comme la Crau ou la Camargue. Elle préconise l’implantation des nouvelles activités industrielles sur des friches déjà anthropisées et proches des infrastructures existantes, privilégiant ainsi la préservation des terres vierges et la cohérence du développement territorial.

Des filières en transition, mais une vigilance accrue

Notre fédération soutient une relance industrielle fondée sur :

  • Le développement de la filière acier via l’installation de fours à arc électrique et le recyclage de ferrailles.
  • Une attention particulière à la production d’acier réduit (DRI), dont l’intérêt est tempéré par de lourds besoins en électricité et en hydrogène.

FNE13 estime cependant que la filière hydrogène reste immature, avec une production massive non attendue avant 2035, et souligne la nécessité de remplacer en priorité l’hydrogène “gris” existant.

Concernant l’électricité, le mouvement critique une approche trop centrée sur l’électrification et la croissance, au détriment de la sobriété énergétique, faiblement prise en compte dans les scénarios étudiés. La multiplication de projets énergivores risque, selon FNE13, de fragiliser la viabilité écologique du territoire en l’absence d’une réflexion globale sur la réduction des consommations.

Des projets controversés

L’association insiste sur l’urgence à adapter l’aménagement du territoire (emplois, logements, mobilités…) à la réindustrialisation. Malgré quelques avancées en matière de formation, l’offre de mobilité alternative et la valorisation des infrastructures existantes restent trop timides. Elle fustige les projets routiers supplémentaires, rappelant qu’une “route intelligente” et une meilleure utilisation du réseau ferré auraient un impact moindre sur l’environnement.

Un manque d’évaluation des impacts cumulés

Malgré la grande densité de projets dans la ZIP de Fos, FNE13 déplore qu’aucune évaluation indépendante et globale des effets cumulés sur l’environnement et la santé n’ait été réalisée. Cette carence limite la capacité de la société civile à anticiper les risques et à garantir la prise de décision responsable.

Compensations et pilotage

Le droit d’artificialiser 709 ha accordé au Grand Port Maritime de Marseille n’a, selon FNE13, de sens que s’il répond à une vraie nécessité portuaire. L’association exige que les compensations environnementales interviennent avant toute destruction de milieux naturels, et réclame enfin la constitution urgente d’un observatoire multipartite pour piloter et suivre la réalisation des projets dans le temps.

FNE13 juge la décarbonation indispensable, mais refuse toute précipitation ou artificialisation injustifiée des terres. Les projets les plus ambitieux ne verront probablement le jour qu’à l’horizon 2035, délai suffisant pour renforcer les filières locales d’énergie renouvelable. En l’absence de maturité technique, rien ne justifie aujourd’hui de dégrader durablement la Crau et la Camargue par de nouvelles grandes infrastructures électriques.

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