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Education au développement durable: l’alimentation s’invite dans un lycée marseillais

Il y a quelques semaines, je me rendais dans les quartiers Sud de Marseille avec Nicolas, le directeur de FNE 13. Je l’accompagnais à l’une de ses nombreuses interventions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement et au développement durable. J’avais quelques semaines plus tôt manifesté mon intérêt pour ce genre d’intervention, pour ma propre connaissance d’abord, puis aussi avec l’idée d’écrire cet article et l’objectif d’informer sur une des nombreuses actions de notre association.

Rendez-vous alors au Lycée Hôtelier de Marseille à Bonneveine dans le 8ème arrondissement de la ville. Nous nous installons dans la salle en attendant l’arrivée des élèves, un groupe d’apprentis préparant pour la plupart un CAP en cuisine ; parfaite cible étant donné que l’intervention d’aujourd’hui concerne l’alimentation. L’objectif de ces deux heures est clair : nous devons faire en sorte que les élèves se questionnent sur leur alimentation. En leur faisant adopter un point de vue critique nous espérions pouvoir leur faire comprendre le rapport santé/alimentation/planète.

Pour ce faire nous avions prévu deux activités. La première était le jeu des sens, où les élèves devaient deviner des aliments, en utilisant chacun de leurs cinq sens. Nous avons ensuite parlé des catégories d’aliment, notamment la différence entre un fruit et un légume a été longuement débattue. Ce premier jeu a permis une implication progressive des élèves, une bonne entrée en matière !

La deuxième activité était un jeu de rôles dont le but principal était de faire comprendre aux élèves la complexité de la chaîne logistique alimentaire, par exemple pourquoi une orange brésilienne coûtera moins cher qu’une produite en France. Est-ce normal, éthique, etc. Nous voulions que les élèves réfléchissent par eux-mêmes en se posant des questions sans que nous leur donnions une réponse toute prête. Pourquoi s’intéresser à ce qu’on achète ? Pourquoi les marques sont-elles plus chères que les autres produits et est-ce un gage de qualité ? Qu’en est-il du bio ? Autant de questions qui ont permis de parler de la grande chaîne qu’est devenue l’alimentation mondialisée. Des concepts certes pas toujours faciles à comprendre pour les élèves, beaucoup ont notamment une idée préconçue de l’alimentation, façonnée par la publicité et les supermarchés. C’est là tout le défi de ces interventions, sensibiliser et faire réfléchir.

Bilan de cette matinée plutôt positif : la plupart des élèves ont compris l’intention et tous se sont prêté aux jeux. Il était cependant parfois difficile de maintenir l’attention des jeunes et de les faire se questionner. Preuve en est, un certain nombre d’entre eux sont allés manger au Quick juste après. « L’important c’est qu’ils soient au courant, s’ils sortent de la classe en étant conscients de ce qu’il se passe plus ou moins dans la chaîne, alors nous avons réussi. » me dit Nicolas. Le raisonnement critique des élèves n’est, à leur âge, pas encore assez développé, c’est pourquoi il est important de travailler cet aspect. De plus, à cet âge-là le conformisme est très important pour être inclus dans le groupe, la norme. Il n’en demeure pas moins qu’acquérir une pensée critique est la clé pour être maître de ses choix et devenir consomm’acteur.