Actualités

Elections à la Métropole : pour la désignation d’un Vice-Président promoteur des terres agricoles et non pas promoteur immobilier

FNE13 espèrait que la Métropole saurait tirer les enseignements de l’élection munici-pale de Marseille qui a montré clairement les attentes de la population en matière d’environnement.

Nous pensions qu’elle montrerait, par la désignation d’un(e) Vice-Président(e) en charge de l’Agriculture, sa volonté à agir sans ambiguité pour le rétablissement d’une agriculture urbaine et la préservation des terres agricoles. Cela n’a pas été le cas. Prenez connaissance du communiqué de presse adressé aux médias quelques jours avant l’élection et des articles qui ont suivi.

Avec un bassin de consommation de presque 2 millions d’habitants, la Métropole Aix Marseille Provence est au cœur de nombreux territoires de productions agricoles de grande qualité et diversité. L’élection de Michèle Rubirola à la ville de Marseille est un gage donné à une population de plus en plus soucieuse de consommer des produits sains et locaux. Cette vague de fond n’est pas propre à l’emblématique cité phocéenne, même si elle porte en elle une résonance  particulière dans une ville qui importe 98% de ce qu’elle mange hors de son territoire.

5.600 hectares de terres agricoles ont disparu entre 2009 et 2018

Ce nécessaire développement de notre souveraineté alimentaire s’étend à toutes les villes et villages de la Métropole. Or, pour produire local, encore faut-il disposer des espaces fertiles nécessaires pour le faire. Selon les données du Ministère de la Transition Ecologique, la Métropole a perdu 5.600 hectares de terres agricoles entre 2009 et 2018, dont une majeure partie ces dernières an-nées. De l’aveu même de la Métropole, le rythme s’est accéléré ces dernières années. La perte du foncier agricole est estimée à 900 hectares par an, notamment sous la pression de l’urbanisation. A ce titre, FNE 13 a publié le 1er répertoire des terres agricoles en danger dans le département : ce sont 2000 hectares répartis sur 54 zones qui risquent d’être à leur tour artificialisés. Rappelons que l’agriculture métropolitaine fait travailler 13.000 personnes sur plus de 2.300 exploitations.
Raisons pour lesquelles, France Nature Environnement Bouches-du-Rhône mobilise et agit pour que l’agriculture soit un des piliers majeurs d’une nouvelle économie urbaine.

De la parole aux actes…

FNE13 a observé que la Métropole a pris de nombreux engagements. Aussi sommes nous en droit de les voir se concrétiser sur le court terme :

  • Engagement du Plan Alimentaire Territorial : “préserver et dynamiser le foncier agricole afin de maintenir le potentiel productif” et dans le même temps autoriser de nombreux projets de bétonisation (cf notre répertoire « Sauvons nos terres agricoles »).
  • Engagement du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi) qui, dans son orientation au niveau du PADD, fixe des orientations stratégiques fortes au niveau “de la stricte pro-tection des espaces agricoles et des terrains cultivés en zone urbain” mais se refuse à faire appliquer l’objectif du « Zéro Artificialisation Nette » (ZAN), et d’aller encore plus loin en matière de lutte contre l’étalement urbain.
  • Engagements divers et multiples : -agir pour favoriser la production locale bio ou raisonnée, pour des restaurations des collectivités publiques vertueuses, pour le développement de marchés locaux en circuit court, pour une généralisation des Zones Agricoles Protégées…

Généralisons les Zones Agricoles Protégées

A ce titre, de nombreuses initiatives ont été prises par plusieurs municipalités de notre territoire afin de sauver ces terres nourricières. Citons par exemple, les communes de La Bouilladisse, Saint-Mitre-les-Remparts, Vitrolles ou encore celle de Gignac-La-Nerthe avec un projet emblématique sur plus de 350 hectares. Face à un mouvement structurel de fond qui pousse de plus en plus de personnes à consommer des produits locaux et bio, la crise sanitaire du Covid qui a souligné notre dangereuse dépendance alimentaire vis à vis d’autres territoires, le résultat des élections municipales comme les propositions de la Convention Citoyenne pour le climat qui ont placé la question de l’agriculture comme une priorité. France Nature Environnement Bouches du Rhône fait sienne cette volonté affichée par les
concitoyens de notre territoire.

Nous avons donc besoin d’avoir enfin au sein de l’exécutif de la Métropole des élus en phase avec ses orientations et donc porteurs d e ces ambitions ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent, loin s’en faut ! Les décisions prises par le Vice Président actuel de la Métropole en charge de l’Agriculture nous apparaissent comme contradictoires avec une politique prônant la sanctuarisation des terres
agricoles. Nous espérons qu’un choix plus opportun sera fait lors de la désignation du Vice Président en charge de cette thématique le 09 juillet 2020 au Pharo.
Nous espérons fortement que l’exemple marseillais voulu par des milliers de citoyens trouve un prolongement et une inscription durable dans la stratégie de protection et de dynamisation agricole de la Métropole.

© Jean-Luc Moya – Alain Golea – Richard Hardouin

Revue de presse