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Incendie à Rognac : l’étang de Berre contaminé, FNE 13 alerte sur les dangers du site Spur

Un incendie survenu dans la soirée du 14 juin sur le site Spur Environnement, filiale de Veolia spécialisée dans le traitement de déchets dangereux, a déclenché une vaste pollution de l’étang de Berre.

Face à cette crise environnementale, France Nature Environnement Bouches-du-Rhône tire la sonnette d’alarme.

Fumée toxique, eau polluée

Aux alentours de 19h30 le 14 juin 2025, un feu s’est déclaré dans plusieurs entrepôts contenant des solvants, peintures et aérosols. Classé Seveso seuil haut, l’accident a mobilisé jusqu’à 170 sapeurs-pompiers pour en venir à bout. Bien que les analyses de l’air n’aient révélé aucune toxicité notable, les eaux d’extinction, en contact avec les déchets, n’ont pas été contenues de manière efficace et ont contaminé le plan d’eau adjacent.

Dès le lendemain, la préfecture des Bouches-du-Rhône a interdit une vingtaine d’activités nautiques incluant baignade, pêche et ramassage de coquillages. La baignade et les activités nautiques ont été à nouveau autorisées à compter du mercredi 25 juin 2025. En revanche, la pêche de loisir et professionnelle ainsi que le ramassage des coquillages ont été interdit jusqu’au 10 juillet dernier.

Pour FNE13, malgré les propos rassurants de la préfecture, le doute persiste quant aux pollutions de l’air et de l’eau liées à cet incendie. L’absence de capteurs positionnés près des écoulements empêche toute évaluation fiable des risques pour la santé. FNE 13 partage ces préoccupations : elle milite depuis longtemps pour un dispositif public de surveillance atmosphérique et hydrique indépendant, face aux failles qu’elle identifie dans la gestion des risques industriels.

Vulnérabilité chronique de l’Etang de Berre

Cette catastrophe rappelle la vulnérabilité chronique de l’étang, déjà soumis aux pressions industrielles. Notre fédération dénonce des mesures curatives insuffisantes et réclame un renforcement des normes de prévention.

La société Spur, déjà sous le feu des critiques pour son stockage de déchets, devra répondre de sa gestion des risques. La préfecture promet des analyses approfondies sur les sédiments et la faune aquatique, mais pour l’heure, l’urgence est à la transition vers des industries moins polluantes.

Notre fédération envisage à l’heure actuelle un éventuel dépôt de plainte avec constitution de partie civile.


Crédit photo © Jean-Luc Moya • 2 Degrés Conseil