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Le projet routier « LINEA » refait surface : la Métropole persiste à ignorer la justice

Malgré une décision du Tribunal administratif de Marseille en mai dernier exigeant la suppression des emplacements réservés liés au projet routier LINEA, la Métropole Aix-Marseille-Provence a maintenu ces zones dans la modification de son PLUi.

Le 21 mai 2025, le Tribunal administratif de Marseille a ordonné à la Présidente de la Métropole de supprimer les emplacements réservés ALH 37 (Allauch), PDC 001 (Plan-de-Cuques) et MRS 02 (Marseille) figurant encore dans le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), sous quatre mois à compter de la notification du jugement. Cette décision faisait suite à un long contentieux initié par l’Association pour la Sauvegarde et l’Animation du Poumon Vert de Saint Mitre, membre de FNE13, pour faire reconnaître l’illégalité du maintien d’un projet routier pourtant déclaré d’« inutilité publique » dès 2020.

Or, la Métropole n’a pas respecté cette injonction. Plutôt que de supprimer ces emplacements, elle les a conservés et modifiés dans le cadre de la modification n°4 du PLUi, approuvée le 6 octobre 2025, tout en ajoutant un périmètre d’attente pour un programme d’aménagement global (PAPAG) de cinq ans sur le secteur marseillais.

Une manœuvre « déloyale »

Dans un communiqué daté du 9 octobre 2025, l’association du Poumon Vert dénonce une « non-application délibérée » des décisions de justice et une dissimulation d’informations : la décision du Tribunal administratif n’aurait pas été mentionnée dans le dossier soumis au vote du Conseil métropolitain, ni connue de la commission d’enquête publique.
Les conseillers métropolitains, bien qu’avertis en amont, ont donc voté un texte en contradiction avec une décision judiciaire définitive.

Un projet routier en décalage avec les enjeux climatiques

Le projet LINEA visait à créer une voie de contournement entre Marseille, Allauch et Plan-de-Cuques, traversant notamment des zones naturelles soumises à risque d’inondation. Jugé contraire à l’intérêt public en 2020, il incarne désormais, pour les associations, un modèle d’aménagement dépassé, centré sur l’automobile et incompatible avec les politiques de sobriété foncière et de lutte contre le changement climatique.

Pendant que la Métropole maintient des emprises routières controversées, elle a pourtant investi dans un nouveau réseau de bus desservant Allauch, Plan-de-Cuques et Marseille-La Rose depuis juillet 2025, avec une hausse de l’offre de plus de 50 % et un renforcement des connexions vers le centre-ville. Pour FNE13 et ses associations locales, cette contradiction illustre l’urgence d’un changement de paradigme : favoriser la mobilité durable plutôt que relancer des infrastructures routières obsolètes.

Une action en justice relancée

Face à ce qui constitue un refus d’exécuter une décision de justice, le Poumon Vert de Saint Mitre a annoncé la poursuite de ses recours pour obtenir l’application effective du jugement et faire respecter le droit.
L’association invite par ailleurs citoyens et riverains à soutenir son action par une adhésion ou un don défiscalisé, rappelant que cette bataille concerne la préservation des espaces naturels et la défense de l’État de droit.


Contact presse :
Association Pour la Sauvegarde et l’Animation du Poumon Vert de Saint Mitre
collectif.saint.mitre@orange.fr | 06 10 20 83 44