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Restauration de l’Etang de Berre, de l’Etang de Bolmon et du canal du Rove

Des décennies durant, l’étang de Berre, l’étang de Bolmon et le canal du Rove ont été le réceptacle de pollutions d’origine industrielle et urbaines sans oublier les apports considérables en eau douce et limons de la chaîne hydroélectrique…
Ces apports divers et variés ont eu, et ont encore, des conséquences sans appel sur les milieux : mauvaise qualité des eaux, comblement des fonds, présence d’hydrocarbures et de toxiques dans les vases, modifications de salinité, perte de biodiversité… et cela malgré les actions très importantes réalisées pour réduire les pollutions et les apports du canal EDF.

Au regard de ces différents constats, le réseau associatif FNE en PACA plaide pour la mise en œuvre d’une gestion globale, intégrée, concertée et opérationnelle de l’ensemble du bassin versant de Berre, prenant donc en charge l’ensemble lagunaire (Berre – Bolmon – Jai et canal du Rove) et articulé efficacement avec les politiques mises en œuvre sur les cours d’eau affluents (Arc, Cadière, Touloubre).

Concrètement, une telle gestion doit inclure :
• La gestion maitrisée d’une urbanisation contrainte, sur le pourtour de l’étang, pour ne pas aggraver la situation.
• La poursuite franche et volontariste des actions de réduction des apports polluants provenant des villes et du bassin versant : l’accent est à mettre notamment sur les ruissellements pluviaux, la performance des traitements, les économies d’eau.
• La sécurisation et la modernisation des installations industrielles rassemblées autour de l’étang de Berre, voire la reconversion selon les cas. Cette action, menée dans le respect de l’étang et des politiques de l’eau, permettra en outre de résoudre au moins partiellement le problème de la qualité de l’air, sujet de santé publique notoire.
• Dans ce contexte, la réouverture à la circulation d’eau de mer par pompage dans le canal du Rove, mainte fois évoquée, ne parait pas souhaitable pour FNE PACA, en raison du risque de transfert dans l’étang de Berre et le golfe de Fos des toxiques contenus dans les vases du canal, et enfin, parce que nous referions alors la même erreur qu’avec la dérivation du canal EDF, c’est-à-dire créer un système artificiel bouleversant une nouvelle fois les écosystèmes.
Pour le canal du Rove, la priorité reste bien, en préalable à toute action, la réalisation d’une étude de faisabilité du traitement des vases toxiques.
• le retour à une plus grande naturalité des étangs de Berre et de Bolmon : respect des caractères saumâtres et respectifs de ces étangs, ajustement des taux de salinité aux besoins des milieux (soit 5 à 10g/l pour Bolmon, et autour de 18/19 g/l à rechercher pour Berre), adaptation et réouverture des bourdigues entre Berre et Bolmon, après étude de faisabilité du traitement des vases.

Pour affirmer cette démarche en faveur de l’environnement, FNE PACA soutient et s’engagera, au côté des autres acteurs, dans la candidature de classement de l’étang et de ses rives au Patrimoine mondial de l’Unesco, ainsi que dans la reconnaissance de l’Etang comme “poumon vert de la Métropole”. Ces deux démarches nous semblent être à même de valoriser et d’accélérer les efforts entrepris dans la reconquête de cet espace singulier et exceptionnel.

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