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LES 5 POINTS CLÉS DU DERNIER RAPPORT DU GIEC

Le GIEC a livré son 6ème rapport sur une planète en proie le lundi 9 août 2021. Les 234 auteurs répartis à travers le monde ont travaillé dessus pendant les quatre dernières années. Des conclusions qui tombent alors que des événements climatiques extrêmes ravagent actuellement la planète et notamment le sud de la France.

1. L’origine anthropique des changements climatiques est une certitude.

Ce n’est pas un scoop mais le GIEC confirme ce que pointaient déjà les 5 rapports précédents rapports. Ce sont les activités humaines qui sont à l’origine d’un réchauffement global de l’atmosphère, des océans et des terres. De nouvelles études approfondies et des nouvelles données sont venues étayer nos connaissances sur les liens entre émissions de CO2 liées aux activités humaines, dérèglements climatiques, phénomènes météorologiques extrêmes et impacts, notamment à l’échelle régionale. 

Le département des Bouches-du-Rhône est le 3ème département le plus peuplé de France avec plus de 2 millions d’habitants. Le secteur industriel est très représenté avec la chimie, la pétrochimie et la sidérurgie notamment autour du bassin de l’Etang-de-Berre. 57 sites industriels sont classés « SEVESO » (40 établissements
« seuil haut » et 17 « seuil bas), c’est-à-dire soumis à une réglementation particulière en fonction des quantités de produits dangereux qu’ils accueillent. La majorité d’entre
eux sont situés au sein du pôle industriel de Fos-sur-Mer, qui représente la 2ème plus grande concentration en sites Seveso de France

2. Le changement climatique est sans précédent et plus rapide que ce qu’on craignait

Depuis le rapport d’évaluation de 2014, la planète a connu un réchauffement sans précédent : les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées depuis au moins 1850. Les changements climatiques constatés ces dernières années sont tout simplement inédits dans l’histoire de l’humanité. La hausse du niveau de la mer s’est considérablement accélérée (trois fois plus rapide par rapport à la période 1901-1971), de même que la fonte des calottes glaciaires.

Sur notre territoire, la Camargue sera la 1ère victime de ce réchauffement climatique car plus de 70% de sa surface se situe à moins d’un mètre au dessus du niveau de la mer. Le village des Saintes-Maries de la Mer, par exemple, était situé à une distance de plus de 400 m de la côte, au milieu du 19ème siècle. Aujourd’hui, la zone urbanisée jouxte le rivage.

3. Des points de basculement aux conséquences imprévisibles risquent d’être atteints

Des changements profonds et à long terme sont déjà à l’œuvre de façon irréversible, souligne le rapport du GIEC : fonte des glaces, hausse des températures et du niveau de la mer, acidification des océans… Mais l’ampleur et la rapidité de ces changements dépend directement des émissions de CO2 que nous continuons à rejeter. Avec une hausse continue de ces émissions et des températures, des conséquences jusque-là jugées peu probables ne peuvent être exclues. Plus la planète se réchauffe, plus des points de basculement (tels que la disparition de la forêt amazonienne ou de la calotte glaciaire antarctique) risquent de se produire, leur accumulation pouvant avoir des conséquences aussi irréversibles qu’imprévisibles.

De 1982 à 2016, notre département a connu 1.200 reconnaissances d’état de catastrophes naturelles (inondations, mouvements de terrain, séismes, avalanches, incendies de forêt). Notre territoire, du fait du caractère extrême de son climat, est exposée à de nombreux risques naturels. Par ailleurs, l’attractivité humaine et paysagère de cette région, et les multiples activités en présence rendent cette dernière particulièrement vulnérable aux aléas naturels.

4. Il est encore possible de maintenir la hausse des températures sous 1,5°C, mais…

Dans son rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, publié en 2018, l’organisme onusien estimait que cette limite serait dépassée entre 2030 et 2052, si l’on ne corrigeait pas la trajectoire actuelle. Des études plus récentes démontrent que les délais sont en fait plus serrés : si nous voulons avoir au moins 50 % de chances de limiter le réchauffement à 1,5°C, il ne nous reste plus que 440 Gt de CO2 à émettre à compter de… 2020. Or, sur la seule année 2019, les émissions mondiales dépassaient 40 Gt de CO2. En restant sur cette trajectoire, le budget carbone pour limiter la hausse des températures à 1,5°C sera épuisé dès le début des années 2030. Techniquement, l’objectif de +1,5°C reste possible mais les données scientifiques démontrent très clairement qu’on ne peut pas se permettre « d’attendre encore un peu » et « d’y aller tranquillement », quel que soit le domaine.

De nombreuses villes du département des Bouches-du-Rhône sont devenues en quelques années de véritables “ilots de chaleur”. La bétonisation y est pour beaucoup. En plus de participer à la disparition des terres agricoles (plus de 2.000 ha recensées à date), elle prive notre territoire d’autant de puits de carbone. À l’échelle du pays, les sols et forêts représentent 38 % du stock total de carbone, un levier par conséquent pertinent à activer pour lutter contre le changement climatique.

5. Inaction et retards ne font qu’augmenter les risques jour après jour

Le GIEC le rappelle encore dans son dernier rapport : les différences entre un changement climatique à +1,1°C (seuil désormais atteint, par rapport à la période pré-industrielle), +1,5°C ou +2°C sont considérables. Même à +1,5°C, des phénomènes météorologiques extrêmes et inédits sont susceptibles de se produire plus fréquemment et plus intensément. Chaque dixième compte. Or, d’après les analyses, en l’état actuel des politiques climatiques, nous nous dirigeons tout droit vers un scénario catastrophe à +2,9°C. Même si toutes les promesses des gouvernements étaient tenues, avec la mise en œuvre de mesures adéquates, la probabilité de dépasser une hausse de 2°C serait de 80%.


QUELQUES-UNS DES DOSSIERS SUIVIS PAR LES ASSOCIATIONS ADHERENTES FNE13 ET QUI PARTICIPENT AU DEREGLEMENT CLIMATIQUE